C’était il y a dix ans, nous nous étions retrouvés à Lyon, le samedi 8 décembre 2001. Avocats, notaires, consultants d’entreprise, experts judiciaires : que des spécialistes de la relation en recherche sur la résolution des différends. Après avoir fait le tour des structures existantes à l’époque dans le domaine de la médiation, après avoir demandé à chaque organisation ce qu’elle pouvait apporter à des médiateurs engagés dans une démarche professionnelle, visant la mise en place de la profession de médiateur, nous avons constaté qu’il n’y avait aucun projet satisfaisant.
Déjà, en 2001, les associations loi 1901 étaient tournées vers la recherche de subventions par l’État ; certaine organisation issue de profession ordinale s’enfermait sur des représentations arbitrales et confondait les choses et les autres, mélangeant médiation et conseil, conciliation et négociation, sans nuancer, sans dissocier le droit et la liberté relationnelle. On se souvient de la célèbre comparaison très ancrée de la médiation représentée « dans notre culture latine » par Saint-Louis sous son chêne, tandis que la médiation est très loin de cette image d’Épinal. Malgré la volonté de ne pas créer une structure supplémentaire, le constat était là.Pénible, désagréable et même amer. Il fallait prendre une initiative ou laisser filer l’affaire, comme si nous n’avions rien constaté.
Alors, ce jour du 8 décembre 2001, soit chacun repartait de son côté, soit une nouvelle conception de la médiation était affirmée : la médiation professionnelle. Déjà, le Certificat d’Aptitude à la Profession de Médiateur avait été créé, provoquant un précédent dans l’environnement de la médiation dont les tenants prêchaient la gratuité… à coût (coup) de subventions d’État et d’aide à tout va.
En 2001, c’est dans cette ambiance que la médiation professionnelle a commencé. C’est dans ce contexte que les médiateurs professionnels ont décidé de mettre en place un syndicat pour représenter la profession en émergence. C’est dans ce climat qu’une nouvelle profession a commencé à voir la jour. Cette année, en 2011, dix ans plus tard, nous étions cent médiateurs professionnels et 70 médiateurs en certification réunis à Paris. L’année prochaine, nos rencontres annuelles se tiendront à Lyon, le 19 et 20 octobre 2012.
Depuis, la CPMN est devenu leader dans la médiation. Les médiateurs professionnels sont différenciés et reconnus pour des compétences qui les distinguent. Les autres organisations suivent, péniblement, renâclent beaucoup, adoptent les positions de la CPMN et finalement se font au constat que l’amateurisme n’est pas le service à rendre aux personnes qui ont besoin de mettre un terme à leur conflit. La CPMN rempli sa mission de promouvoir la profession de médiateur, le professionnalisme, le sérieux, l’efficacité de l’intervention des tiers. Le chemin n’est pas encore accompli : la neutralité quant à la solution pourrait sembler être acquise, l’impartialité une idée considérée comme évidente, mais loin de là quant à l’indépendance. Cette posture semble ne pas convenir à tous. L’indépendance d’action, l’indépendance culturelle, l’indépendance tutélaire, voici des notions qui nécessitent encore un travail important dans notre société. Face à un monde associatif peut créatif et un environnement administratif, voire politique peu coopératif, les missions de la CPMN sont nombreuses.
Notre organisation syndicale a encore de longs jours devant elle pour représenter la médiation professionnelle et apporter ainsi aux clients de cette discipline de la qualité relationnelle et de la résolution des différends, des services à la hauteur de leurs besoins.
félicitations
Bravo !!!