Les associations de médiation familiale sous perfusion

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Les associations de médiation familiale sont subventionnées par les CAF et les REAAP, ces financements permettent l’emploi de médiateurs titulaires du diplôme d’état de médiation familiale DEMF.

Cet état de fait pourrait être perçu comme de la concurrence déloyale, je veux y voir un procédé maladroit tendant à valoriser la médiation de la part de services de l’état qui ne connaissent pas tous les subtilités différenciant un médiateur spécialiste des conflits de famille et les spécialistes de la qualité relationnelle, de la confiance au conflit, propre à rétablir la confiance réciproque pour résoudre les conflits : les médiateurs professionnels.

Cette maladresse est couplée à une certaine difficulté au changement, en effet ces associations sous perfusion ne pourraient survivre si d’aventure les subventions étaient supprimées ou partagées avec tous les acteurs de la médiation familiale.

Cette maladresse est couplée à une difficulté dans les tribunaux (juges et avocats) entre appréhension de faire rentrer un intervenant dont ils ne connaissent pas la formation et l’appréhension du rôle que les avocats peuvent tenir en cas de médiation professionnelle familiale.

Cet état de fait et cette inégalité de traitement entre les professionnels et les médiateurs DEMF va s’aggraver, les subventions des « dispositifs du Soutien à la Parentalité vont voir leur financement doubler sur les 5 années à venir, passant d’un financement à hauteur de 50 millions à 100 millions d’euros, avec une volonté particulière de développer la médiation familiale. En priorité, il s’agira d’étendre son accès de manière plus égalitaire sur le territoire national. » C’est ce que  nous apprend l’APMF dans un article faisant un compte rendu de leur rencontre du 6 juin avec la DGCS (direction générale de la cohésion sociale) article publié le 25 mai.

Les médiateurs professionnels se heurtent à l’expression d’appréhensions et donc des résistances à leur utilisation en matière civile,  pénale ou conventionnelle  :

  • de la part des médiateurs familiaux se sentant en danger devant des pratiques qui remettent en cause leurs compétences
  • de la part des associations employant ces médiateurs de voir une partie de leur financement disparaître
  • de la part des avocats devant la multiplication des acteurs intervenants auprès de familles avec des résultats parfois discutables
  • de la part des juges, même si ils sont réformistes, devant la difficulté à présenter ces nouveaux acteurs comme partenaires possibles et non adversaires
  • de la part des financeurs (CAF et REAPP, à terme seules les CAF devraient distribuer les fonds) qui ne connaissent pas suffisamment la médiation professionnelle mais qui juge a priori à cause d’un diplôme déclaré d’état de médiateur familial mettant en avant une médiation socio-juridico-moraliste pas plus efficace que l’arbre à palabre dans la résolution des conflits mais faisant bénéficier d’une bonne gestion de père de famille des fondements de tout conflit, que ces acteurs connaîtraient s’ils étaient médiateurs professionnels
  • de la part des médiateurs professionnels, devant ces murs d’appréhension, relever le défi semble une quête mystique impossible

Un groupe de travail visant à faire un état des lieux de la coparentalité se constitue La Direction des Affaires Civiles et du Sceau ainsi que la Direction Générale de la Cohésion Sociale pilotant le groupe de travail rendra ses conclusions fin 2013. 

La Chambre Professionnelle de la Médiation et de la Négociation s’est naturellement investie pour proposer son expertise en terme de prévention et de résolution des conflits.

sousperffin

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