La CAPEB33 et les médiateurs professionnels bordelais

Le conflit dans une TPE-PME

Les petites entreprises du bâtiment sont étroitement liées au tissu économique et social local. Lorsqu’un foyer conflictuel démarre dans un groupe de quelques personnes qui travaillent ensemble au quotidien, parfois de longue date, employeurs ou salariés, clients ou fournisseurs, l’aspect émotionnel est particulièrement prégnant. Le conflit dans une PME ou une TPE peut avoir des conséquences graves, voire funestes, dans un temps très court.

La CAPEB33, Chambre Syndicale des artisans du bâtiment de la Gironde, a pour mission de défendre les intérêts matériels et moraux de l’artisanat et du bâtiment. Elle recherche, pour ses adhérents, des réponses adaptées aux problèmes que peuvent rencontrer ce type de structures.

Juriste de formation, Sonia DUGAS, secrétaire générale de la CAPEB33, nous a exposé des différends pour lesquels, elle et son équipe sont sollicitées. « Nous avons mesuré l’aggravation de la crise économique à l’augmentation du nombre des conflits », nous dit-elle. « Aujourd’hui, tous les prétextes sont bons pour retarder le paiement de tout ou partie d’une facture, mettant en difficulté des entreprises aux trésoreries parfois fragiles ».

La CAPEB33 a choisi de signer une convention  avec ViaMédiation et les médiateurs professionnels bordelais, convention pour laquelle elle a reçu un Espoir de la Médiation lors de notre dernier symposium. A ce titre, les adhérents de la CAPEB33 peuvent saisir un médiateur professionnel ou se renseigner auprès d’un médiateur professionnel dans le cadre de cette convention sur le site de ViaMédiation

 Un partenariat à construire

Un partenariat, c’est avant tout une affaire de rencontres et de personnes, il se fonde sur la confiance. Pour Michel DUMON, son président, toute organisation professionnelle repose avant tout sur l’altérité, d’où la nécessité d’apprendre à nous connaître.

Les médiateurs professionnels bordelais, autour d’Eric CORDONNIER, ont été invités, dans le cadre du salon Vivons Bois, à participer au forum organisé par la CAPEB33 sur le thème de l’apprentissage et plus spécifiquement sur la rupture des contrats d’apprentissage.

Le thème révèle des points de vue antagonistes : conflit intergénérationnel, différends entre le monde de l’entreprise et celui de l’Éducation Nationale, entre les entrepreneurs et les politiques…

Un échange riche et intéressant montre qu’en matière d’altérité, les entrepreneurs du bâtiment n’ont pas de leçon à recevoir. « Contrairement à d’autres organisations professionnelles, nous avons l’habitude de travailler ensemble : sur les chantiers, le charpentier a besoin du maçon, le maçon du peintre, le plombier de l’électricien… », nous dit Michel DUMON. Il est important de noter que quasiment un quart des présents à ce forum a pris la parole.

Ce travail a donné lieu, quelques jours plus tard, à un debriefing au PIMMS Bordeaux Médiation, un groupe d’étudiant en sociologie ayant mené une enquête auprès de jeunes en rupture de contrat de stage.

Recentrage sur les faits : la grande majorité parvenant à leur terme, cela concerne 15% des contrats. En revanche, cette minorité intéresse particulièrement les médiateurs du PIMMS de Bordeaux  dont la préoccupation est la mise en lumière d’un processus de marginalisation de ces jeunes. Cette réunion fût également l’occasion d’un échange intéressant avec le directeur du CFA du BTP de la Gironde que nous ne tarderons pas à rencontrer.

 Adhérer à une organisation professionnelle : pour quoi faire ?

Parmi les préoccupations de Michel DUMON, celle-ci nous renvoie à notre propre organisation professionnelle, la CPMN. Le nombre faisant la force, comment gagner et impliquer de nouveaux adhérents ? « Pourtant, si nous sommes parvenus à obtenir une baisse du taux de TVA, c’est bien grâce à notre implication », nous dit-il. Difficultés économiques, repli sur soi, individualisme, les chefs d’entreprises ont tendance à s’isoler. Entre la fédération du bâtiment et la CAPEB, seulement 15% des entreprises du bâtiment adhérent à un syndicat professionnel en France .

Pourtant les modes de fonctionnement changent. Ces petites structures ont tout intérêt à se rapprocher, voire à s’organiser en coopérative d’achat. De la qualité relationnelle va dépendre la pérennité de ces nouvelles structures, Michel DUMON en a bien conscience, raison de plus pour s’associer les compétences des médiateurs professionnels.

 Les projets communs

Travailler ensemble, c’est encore la meilleure façon pour créer des liens. Nous avons interrogé Mylène BARNABÉ, juriste à la CAPEB33, sur le thème des RPS et nous avons maintenant le projet d’une réflexion commune sur la loi MACRON et les Prud’hommes. L’éventualité de clauses de médiation dans les contrats est un sujet que nous aborderons au cours de cette nouvelle année.

L’accent doit être mis sur la prévention, aussi nous proposerons prochainement la mise en  place d’une matinale destinée aux entrepreneurs.

A ce jour, un conflit a été résolu et quelques propositions sont en attente, pour un partenariat gagnant/gagnant entre la CAPEB33, ses adhérents et les médiateurs professionnels bordelais.

Nous serons présents en mars prochain à l’Assemblée Générale de la CAPEB33 afin de répondre aux questions des adhérents concernant la médiation professionnelle.