Pour La Tribune du 4 mai 2012 la médiation est « une arme à développer pour l’exécutif ». Pour ce journal, la vision du médiateur institutionnel est claire : « Il règle les problèmes d’accès au crédit, il apaise les relations entre les donneurs d’ordre et leurs fournisseurs… Bientôt, il facilitera l’accès des PME aux marchés publics. Le médiateur s’impose peu à peu ».
Si l’on ne peut être que ravi du développement de la médiation dans quelque domaine que ce soit, il est regrettable que la dénomination de médiateur soit associée à un service qui tient plus du service client ou du conciliateur que du médiateur.
Depuis 10 ans la Chambre Professionnelle de la Médiation et de la Négociation se bat pour faire reconnaître la médiation comme métier à part entière par la mise en place d’une formation exclusive où la médiation est à la fois une discipline et un ensemble de savoirs être et savoirs faire. Si l’Europe reconnait déjà la spécificité de la médiation professionnelle et de son processus structuré de résolution des conflits la France balbutie encore sur la dénomination de ses acteurs. Le médiateur de la République a été le premier à changer de nom devenant le défenseur des droits, ce qui correspond plus à sa charge.
Nous en appelons au gouvernement et à notre nouveau président M. Hollande pour une requalification des médiateurs qui n’utilisent pas la médiation, au cas par cas en conciliateur, arbitre, ou service client. Le développement de la médiation, voulu par tous les acteurs du droit, de la justice, de la société civile, en France mais aussi en Europe jusqu’à l’ONU après les dernières déclarations de M. Ban Ki Moon, ne peut se faire que par la dénomination exacte de tous les acteurs alternatifs de résolution des conflits.
Ce que l’on ne nomme pas n’existe pas, ceux que l’on ne nomment pas correctement ne remplissent pas leur mission correctement.