Le symposium de la médiation professionnelle a lieu cette année à Bordeaux les 15 et 16 octobre au Palais des congrès. Cette manifestation extraordinaire s’inscrit dans la cadre de la décennie pour la reconnaissance du droit à la médiation promu par la toute nouvelle profession de médiateur portée par les trois organisations fondatrices : l’EPMN, la CPMN et ViaMediation. A cette occasion, plusieurs événements sont conduits simultanément, avec des rencontres artistiques, un flashmob est organisé au miroir d’eau, et le vendredi 16, la controverse de Bordeaux sur la médiation.
Un débat de société. Avantages, inconvénients, illusions ? Quel est le potentiel de la médiation ? Quid de la médiation professionnelle ? Quels sont les intérêts, les enjeux ? Quelles en sont les limites ? La médiation est-elle un phénomène de mode, une nouvelle pensée unique et la médiation professionnelle une prétention ?
Une décennie pour entretenir une mode ou faire progresser et reconnaître un droit ? Il y a les adversaires de la médiation professionnelle, les pour « la professionnalisation de la médiation » et les médiateurs professionnels. Vous pouvez assister à un débat très original sur un sujet de fond où seront traités des sujets concernant le management, la sécurité publique, la qualité relationnelle, la conception de la justice.
La controverse de Bordeaux oppose deux thèses : 1/ la médiation est une activité complémentaire de professions existantes. Elle repose sur des fondamentaux de la négociation des enjeux et des intérêts, de recommandations morales et juridiques et de soutiens fondés sur la psychologie. Cette médiation est fortement liée au droit et au système judiciaire. Elle participe de la gestion des conflits ; 2/ la médiation relève d’une profession à part entière. Elle est professionnelle, fondée sur la définition et l’exercice d’une nouvelle discipline. Elle développe l’ingénierie relationnelle et s’exerce dans la perspective de la qualité relationnelle et donc de la résolution des conflits.
En prenant en compte l’évolution culturelle, la médiation professionnelle apparait une évidence et nous rencontrons logiquement des réfractaires.
Deux avocates, M° Agnès Tavel et Béatrice Jacquet ont accepté de présenter chacune une thèse. Avec des arguments affutés, elles permettent au public d’envisager les applications de la médiation sous toutes ses formes, et bien entendu de la médiation professionnelle autant dans les organisations que dans la société civile de laquelle elle relève pour la reconnaissance d’un nouveau droit, celui du droit à la médiation. Dans cette discussion qui reprend le sujet de l’extension de la libre décision et du libre arbitre, elles participent à réaliser un pas supplémentaire pour le plein exercice de la liberté.
Dans tous les cas, sur ce terrain très concurrentiel du rapport au pacte social, de la manière de vivre, de maintenir, d’entretenir les relations et de régler les conflits, il s’agit de promouvoir l’intervention d’un tiers facilitateur.