Éthique et toc. La HALDE est une institution en désertion de présidence. Jeannette Bougrab venait pourtant tout juste d’être nommée à la tête de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde). A 36 ans, Jeannette Bougrab est depuis 2007, Maître des requêtes au Conseil d’État. Elle a été nommée, en janvier 2010, présidente du conseil d’administration de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Acsé). Depuis le dernier remaniement ministériel, elle est devenue secrétaire d’État chargée de la jeunesse et de la vie associative.
Certes, en tant que prestataires de la HALDE, nous n’avons guère été satisfaits de son fonctionnement concernant le règlement de nos interventions. Mais manifestement la présidence n’avait pas ce genre de souci (voir la polémique concernant la rémunération de Mme Bougrab). Toutefois, ce n’est pas une raison pour souhaiter sa disparition, surtout dans les conditions imaginées par le gouvernement. La fusion de cette institution avec celle du défenseur des droits relève de l’illusion. En effet, les missions du défenseur des droits concernent les administrés. Seront-elles suffisamment étendues pour intervenir dans les différends privés ? La même question se pose concernant l’absorption de l’institution de la défenseure des enfants.
Jean-Pierre Dubois, le président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), membre du comité consultatif de la Halde est convaincu que cette nomination, qui risque de précipiter la chute de l’Autorité indépendante, n’est qu’un calcul de l’Elysée. «On peut habiller tout ça sous une question de vertu financière, cela ne trompe personne», a-t-il déclaré.