Dernier rapport d’un médiateur de la république en France

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1959

Le rapport 2010 de l’institution indépendante du médiateur de la république française présente un état des lieux des services de l’État et du gouvernement. Ce dernier rapport, puisque le défenseur des droits devrait entrer en fonction incessamment, véhicule un discours politique très insistant. Il tend a rappeler aux politiciens, au gouvernement et au chef de l’Etat qu’ils jouent avec l’électorat et oublient leurs engagements et promesses pour l’amélioration du sort des administrés.

Force est de penser que le chef de l’État a engouffré le pays dans une guerre dont la noblesse concurrence difficilement l’incroyable réception, au coût invraisemblable, du dictateur libyen en 2007. L’administration française laisse s’enliser les plus nécessiteux dans des difficultés qui pourraient être résolues par un simple appel téléphonique. Les scores très médiatisés du parti le plus autoritaire de France apparaissent comme autant de cris d’alarme. Le FN et la presse qui relaie ses bruissements électoraux font écho au rapport de Jean-Paul Delevoye. Pourtant très proche du gouvernement, celui-ci prend une distance très significative en rappelant une citation du Général De Gaulle :

« Quand les Français croient en la grandeur de la France, ils font de grandes choses ; quand ils se sentent abandonnés ils font de petites choses ».

Par les démarches de restriction budgétaire et grâce à une informatisation par ailleurs non maîtrisée, l’administration a perdu 100.000 postes en 3 ans ! Le rapport du médiateur de la république aligne ses statistiques : 80 000 réclamations traitées en 2010, 11 880 appels au centre d’appel du Pôle Santé et Sécurité des Soins, 33 000 demandes d’informations et d’orientation – autant d’indicateurs sur les relations entre les Français et l’administration … et sur l’état de la citoyenneté dans notre pays. Jean-Paul Delevoye explique : « (…) le manque de réponse politique face au « burn out » de la société (…) » … « (…) Les débats sont minés par les discours de posture et les causes à défendre noyées parmi les calculs électoraux (…) les ressorts citoyens sont usés par les comportements politiciens (…) ».

Comme il l’aura rappelé sur le site de l’association des ombudsmans et médiateurs francophones, la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 a créé le Défenseur des droits en lui consacrant le titre XI bis de la Constitution du 4 octobre 1958. Le mandat de Jean-Paul Delevoye était prévu s’arrêter en mars 2010. Report d’un an. Les retards pris avait fait choisir la date de mars 2011. Mais aujourd’hui, nouveau report… jusqu’en juin 2011. Dans la perspective de quitter ce poste qu’il a occupé depuis le 13 avril 2004, pour aller vers celui de Président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Jean-Paul Delevoye prévient déjà que « (…) le Défenseur des droits qui lui succèdera ne sera pas un Zorro capable de régler tous les problèmes (…) »…

La difficulté dans tout cela est que le donneur de leçons ne semble guère respecter la simplification administrative qu’il prêche.

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Jean-Louis Lascoux
12 années plus tôt

Du tout du tout. Normalement oui, mais vous pouvez trouver sur le site même de l’association des ombudsmans et médiateurs francophones l’information selon laquelle le mandat du médiateur de la république française est prolongé jusqu’en juin 2011. L’information apparait provenir clairement des services de Jean-Paul Delevoye. Pour mémoire, j’ai fait une capture d’écran et l’ai insérée dans le bas de mon article.

CGU032
CGU032
12 années plus tôt

Bonjour,
Rectificatit sur la le mandat de Jean-Paul Delevoye qui s’arrête aujourd’hui. Le poste sera donc vacant, jusqu’à la nomination d’un défenseur des droits.