Gouvernement Valls : la médiation toujours en marge ?

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A l’occasion du changement de gouvernement, la Chambre Professionnelle de la Médiation et de la Négociation (CPMN), représentante des médiateurs professionnels, spécialistes de l’intervention dans les situations souvent dramatiques et du développement de la qualité relationnelle au sein de toutes les organisations, souhaite faire connaître ses orientations encore trop peu considérées par les gouvernements successifs, alors que ces actions apportent des réponses opérationnelles incontestées sur le terrain des différends interpersonnels et sociaux.

Dans l’attente d’un secrétariat d’Etat ou un ministère de la médiation…

La CPMN rappelle encore qu’il conviendrait qu’un ministère ou secrétariat d’Etat à la Médiation soit créé afin de clarifier les différents usages et diverses pratiques de la médiation, de sorte que l’ensemble des citoyens puisse y accéder en ayant une information claire. Cette reconnaissance gouvernementale ne devrait pas avoir pour fonction de mettre la médiation sous tutelle, mais de la consacrer comme moyen spécifique, favorisant la libre décision, dans le respect de la proclamation des droits de l’homme et du citoyen. Elle permettrait de la séparer du système judiciaire avec lequel la confusion empêche son développement et sa compréhension. En effet, le système judiciaire est un système de mise sous tutelle, tandis que la médiation, quand elle est professionnelle, est une pratique visant à développer la responsabilité et le libre arbitre.

A défaut d’un ministère ou d’un secrétariat d’Etat, il serait opportun que le premier ministre mette en place une commission nationale.

Pour la reprise en main de la laïcité sur le développement de la médiation

Le droit à la médiation : depuis plus de dix ans, la CPMN préconise l’instauration de la médiation obligatoire et désormais du « droit à la médiation », qui repose sur le principe de l’entretien du libre arbitre plutôt que le recours à la décision imposée par un tiers. Elle préconise un ensemble de moyens regrettablement mal développés, qui ne sont écoutés et mis en place que de manière ponctuelle, à titre expérimental, et aux dépens des contribuables et des citoyens.

Dans le monde des entreprises : La CPMN propose le développement de la médiation au sein des entreprises. Pour les problématiques relevant des relations inter-entreprises, qui exposent notamment les petites entreprises placées sur le terrain concurrentiel avec de plus grandes ou en situation de sous-traitance, elle a engagé des actions concertées avec le dispositif confié à M. Pierre Pelouzet, placé sous l’égide du ministre du redressement productif, M. Arnaud Montebourg. Les médiateurs professionnels sont également impliqués, avec la DGCIS, sur le dossier “destination performance” concernant les petites et moyennes entreprises en partenariat, entre autres, avec la Chambre Professionnelle des Conseils (CPC). Pour ce qui concerne les problématiques internes, les acteurs de la médiation professionnelle (EPMN, CPMN et ViaMediation) proposent le développement du Dispositif de Médiation Professionnelle Interne (DMPI) et préconisent que les salariés médiateurs professionnels internes puissent bénéficier d’un régime similaire à celui des salariés protégés.

En matière judiciaire : Dans tout le champ civil, il est possible d’apporter aux citoyens un moyen qualitatif, opérationnel, efficace et économique pour l’Etat et les parties. Ce qui est mis en place est négligemment placé sous l’égide d’obédience idéologique. Il conviendrait que la laïcité reprenne la main sur la médiation. Arrêtons avec cette aberration, la médiation n’est pas une affaire de justice, mais d’entente. La médiation est un changement de paradigme qui conduit vers la recherche de compréhension, la promotion de l’altérité, là où tous les systèmes de « justice » consacrent les ruptures, font de la gestion des écarts, et au mieux homologuent l’adversité et les fatalismes d’éloignement.

A l’école : La CPMN souhaite que les initiatives visant à promouvoir la pratique de la médiation ne soient pas seulement dispensées comme matière optionnelle, visant à faire de petits médiateurs parmi les autres élèves, mais aussi comme une discipline à part entière, introduisant la recherche de qualité relationnelle dans les enseignements et dans la vie quotidienne. Les enfants pourront ainsi acquérir cette culture de la recherche consensuelle et amiable, plutôt que celle de la recherche d’arbitrage et de mise sous tutelle qui justifie toutes les soumissions, les recours procéduraux et les dérives autoritaires.

L’ensemble des applications que les médiateurs professionnels proposent conduit à interpeller tous les domaines de la vie sociale, de l’information, de l’entreprise, de l’éducation, de la santé, de la police et de la vie économique. L’action entreprise consiste à impliquer l’ensemble des acteurs et décideurs. C’est une œuvre de médiation en soi.

Dans un objectif de développer un projet commun motivant parce que choisi.

Dans ce contexte où un nombre croissant de personnes se sentent menacées dans leur sécurité de vie, il apparaît indispensable de promouvoir des moyens d’écoute et d’aide à la décision afin d’enrayer les processus pouvant aller jusqu’à provoquer le déclin des fondamentaux démocratiques. La médiation professionnelle est un moyen au service de l’ensemble des acteurs sociétaux, pour travailler sur la qualité de leur relation. Elle s’inscrit donc logiquement dans la perspective de fonder aussi un pacte social motivant.

Pour mémoire :

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lizola
lizola
8 années plus tôt

En matière de sécurité : Je suis convaincu qu’une approche de la la médiation dans la formation initiale des agents actifs du terrain serai un plus aux personnels confrontés aux situations de plus en plus compliquées a gérer.