Retour sur une expérience de plusieurs semaines dans deux classes de CM1/CM2.
Si au départ le projet de résoudre des conflits via leurs pairs (les enfants) et de façon différente pouvait sembler ambitieux, force a été de constater que les enfants y ont pris goût, les institutrices surprises mais tellement satisfaites et outillées. La liberté de décision séduit.
Les élèves n’ont eu aucune difficulté à intégrer le principe du dialogue dans la résolution du conflit.
Les manifestations de la dégradation d’une relation notamment sur l’émotion qu’une parole ou un acte peut induire sont vite perçues, et les outils de la médiation mis en pratique. J’ai ainsi pu entendre un élève médiateur dire à son copain « mais toi qu’est ce que tu ressens, qu’est ce ça te fait? ». Soit la pratique n’est pas encore parfaite, mais le cheminement a déjà commencé.
C’est juste génial.
C’est ainsi qu’ont été mis en place 10 règles de vie positive (ex: je me déplace en marchant; j’écoute mon camarade…), l’élection de deux médiateurs (outillés sur la résolution de conflit et accompagnés) et la mise en place d’une boite à idées.
Si l’expérience aurait pu s’arrêter ici, le plaisir et l’engouement des élèves n’a fait qu’évoluer, l’engagement des institutrices sans faille et un retour direct sur la qualité de vie dans l’école, d’écoute, d’entraide (même avec les autres élèves de l’école) et de bienveillance en sont les conséquences directes.
Alors oui former les élèves à la médiation professionnelle, ou en tout état de cause, à la pratique de l’altérité en développant la reconnaissance mutuelle, la confiance et l’estime de soi feront d’eux, c’est certain, des adultes aux compétences relationnelles et un esprit critique leur permettant d’accéder à la libre décision…
La médiation professionnelle a toute sa place dans les écoles, et les petites graines sont semées…