Manifestations violentes, pourquoi la répression ?

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A l’occasion de la Journée internationale de la médiation professionnelle, un problème récurrent en Côte d’Ivoire a été évoqué : juste avant les fêtes de fin d’année, de violentes émeutes ont secoué le monde universitaire. Les forces de police ont arrêté 80 étudiants. Ces jeunes ont été placés dans des « camps de formation ». Dans le reportage projeté lors de la JIMP, les journalistes ont affirmé que l’objectif de cette mesure consistait à permettre aux élèves de « s’assagir ».

Dans le cas présent, un constat d’impuissance a été fait par des représentants des pouvoirs publics. Ils ont observé que le problème remonterait à l’année 1990, du fait d’une jeunesse devenue délinquante. La jeunesse est éternelle, certes, mais les élèves de 1990 sont aujourd’hui devenus des adultes et les jeunes d’aujourd’hui ne sont pas ceux du passé. Pourtant, les difficultés perdurent ! En toute logique, le problème ne se situerait-il pas ailleurs ?

Pour élargir le débat, ce problème est également connu en France, voire dans tous autres pays, où un manque de motivation de certains élèves peut être constaté. Et lorsque les choses ne tendent pas à s’améliorer, une contestation gronde, puis, les oreilles décisionnaires étant toujours sourdes, l’absence de prise en compte conduit à des manifestations et des actions violentes. Cela nous amène à nous interroger sur le fait de savoir quel projet de vie en société souhaitons-nous et, que souhaitons-nous apporter à nos enfants ?

Pour y répondre, il faut se plonger au cœur de la définition même de l’objectif pédagogique à atteindre top-zaymov.ru .

Le médiateur professionnel accompagne dans son quotidien, les personnes, dans leurs réflexions afin qu’elles puissent élaborer, librement, un projet de vie, individuel et relationnel. Il peut accompagner également comme c’est le cas présent, non plus des individus pris isolément, mais l’ensemble des individus constituant une société, l’humain restant toujours au cœur du débat.

Cet accompagnement passe inévitablement par une réflexion structurée, portant sur un bilan passé, présent et futur. A l’issue de celle-ci, le constat peut être étonnant, dérageant même.

Scolariser, n’est-ce pas inviter les enfants à la table de la société ? Ils peuvent ainsi découvrir ce qu’est la vie en société.

Ils ne savent pas mais ils sont apprenants et sont là pour apprendre. L’école doit par conséquent, avoir pour mission première, de créer un environnement permettant aux enfants, d’avoir envie de vivre en société.

Il doit être question de les instruire, leur apprendre à réfléchir, leur permettre de découvrir ce qu’est la vie en société, la sociabilité, l’accueil et le partage, la liberté. C’est en cela que réside toute motivation, tout moteur, toute émotion, qui fera que l’élève sera impliqué ou pas et s’impliquera ou pas.

Vous qui me lisez, n’aviez-vous pas envie d’être reconnu, valorisé, impliqué plus que vous ne l’avez été ? Vous savez de quoi je parle… chacun de nous a besoin de s’épanouir pleinement dans sa vie, chacun de nous est en quête de bonheur et celui-ci devrait commencer sur les bancs de l’école, loin de toute notion de productivité et de spéculation.

Alors quel serait un projet pédagogique qui placerait l’humain au cœur même de toute préoccupation ? Celui qui aurait pour objectif de promouvoir l’instruction, l’éducation et l’envie de la sociabilité.

Ainsi, pour revenir au sujet ivoirien, la question n’est donc pas comment faire face à la violence infantile, mais bien de repenser le modèle éducatif et plus largement le projet sociétal. Avant d’envisager d’apprendre aux enfants, d’être des « bons » enfants, il serait préférable d’apprendre aux parents d’être des parents. De quel projet de société les faisons-nous héritiers ? D’un projet fondé sur des rapports de méfiance, un esprit sécuritaire, avec des interdits, des empêchements et de nombreuses limitations, ou un projet fait de solidarité, d’altérité, d’inventivité, de motivation à découvrir, apprendre et transmettre une forte appétence pour la liberté ?

Les médiateurs professionnels peuvent avec les outils de l’ingénierie relationnelle, accompagner dans ces réflexions, tous interlocuteurs, afin de :

  • Penser le projet de société (comment voulons-nous vivre ensemble ?)
  • Définir la manière dont ce projet sera conduit dans la sphère de l’enseignement (définition du projet pédagogique : éducation (sociabilité) instruction (connaissance)
  • Intégrer le paradigme de l’Entente et l’Entente Sociale, et dispenser de la qualité relationnelle auprès des enfants, qui sont, ne l’oublions pas, des adultes en devenir.

Alors, que souhaitez-vous ?

Avec la médiation professionnelle, c’est vous qui choisissez ! Avec les médiateurs professionnels, c’est vous qui décidez.

Dans la suite de la journée internationale de la médiation professionnelle, Jean-Louis Lascoux revient avec Edith Delbreil, sur une vidéo diffusée lors de l’événement. Au départ, il aurait pu s’agir d’une manifestation d’étudiants à Abidjan, mais la police est intervenue, des mesures ont été prises et des enseignants, des politiciens, des parents, des médiateurs, ont été invités à commenter. Nous vous proposons de suivre ce reportage commenté. Vous allez découvrir ce en quoi consiste l’approche de la médiation professionnelle.