Intervention de Jean-Louis Lascoux, pour le développement de la médiation en Martinique, Guadeloupe et Guyane

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La médiation professionnelle pour éveiller l’altérité

Lorsqu’on parle de médiations et de médiateurs, un pluriel s’impose. Mais à écouter ce qui se dit parfois sur la médiation, le sujet peut paraître soporifique. Il pourrait bien y avoir une impression que c’est en endormant les protagonistes d’un conflit que les médiateurs obtiendraient l’accord.

Non, la médiation est une aventure relationnelle. Le principe, dans la pratique professionnelle, est au chahut des positions et les certitudes doivent y voler en éclat. Sans aucun doute, cette médiation est une vraie provocation, du genre à y retrouver des traces de latin qui voudrait que « provocare » nous entraîne sur une autre voie.

Avant cette médiation, c’était la voie de la surenchère, celle de l’affrontement. Avec cette médiation, c’est l’option altérité par rapport à l’option adversité. Le médiateur n’est pas quelqu’un qui essaie. Ce n’est pas non plus quelqu’un qui tente. Le médiateur est un professionnel qui fait, sinon c’est un amateur. L’incompétence se préserve en annonçant sa déresponsabilisation. Je pourrais dire ainsi que si ma médiation échoue, ce n’est pas moi, puisque j’aurai tout tenté en plus de ce que les autres eux-mêmes avaient tenté en échouant. Mon échec était prévisible et il reviendrait aux protagonistes. L’argument est tranquille. Mais cette prestation que vaut-elle ? Pas grand-chose alors ce n’est pas étonnant avec un tel discours, qu’on hésite à payer des médiateurs. Alors, oui, sûr, conduire une médiation, ça tient éveillé.

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