Bientôt, le premier Dictionnaire de la médiation

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Le droit à la médiation – que j’ai proposé voici une dizaine d’années avance dans tous les secteurs d’activité. Si le législateur balbutie avec la médiation obligatoire et la médiation préalable, c’est plus qu’un droit de la médiation, c’est progressivement bien un droit à la médiation qui émerge.

La reconnaissance de ce nouveau droit touche à l’ensemble des relations à soi et aux autres. Nous pouvons ainsi comprendre les réticences très marquées de ceux qui font leur vie professionnelle de la vieille école de la « gestion des conflits » par les méthodes des jeux et des manoeuvres de l’adversité.

Cette reconnaissance renvoie à chacun le besoin de se former pour acquérir des compétences nouvelles en matière de relation. Elle accompagne un changement culturel dans les rapports à la décision, à la conduite de projet, et par conséquent, simultanément, à l’exercice de la citoyenneté et à la gouvernance. Implicitement, il s’agit de quelque chose de fondamentale dans le sens de la vie, celui de la manière de vivre en étant libre, le plus libre possible. Par delà toutes les conquêtes, du cheval, du chien et de l’espace, celui du plein exercice de la liberté est sans aucun doute le plus ambitieux de tous les projets humains.

Cette recherche est ancienne. Elle existait déjà, de manière restreinte, mais bien inscrite, dans la réflexion des philosophes de l’Antiquité. La valorisation de l’exercice de la Liberté a été reprise par les Lumières, au XVII° siècle. Ces penseurs avaient redécouvert les textes des philosophes de la Grèce Antique. Ils ont préconisé un usage renforcé de la raison pour mieux comprendre le monde et en tirer des leçons pour mieux vivre en société. Ils ont insisté sur la nécessité de l’instruction et constaté que cet apport généralisé ne pouvait qu’avoir des effets positifs pour tous, notamment en termes d’exercice de la liberté. Ils ont proposé de faire reculer l’obscurantisme en combattant les héritages culturels fondés sur l’irrationnel, la superstition et l’arbitraire. Ils ont ainsi renouvelé les savoirs dans tous les domaines, poussé à relever le niveau des sciences, entraîné des recherches dans des champs inimaginables, conduit des réflexions sur le projet social. Ils ont relancé le questionnement philosophique et éthique, ouvert la recherche de l’esthétique et de la vie politique.

Mais il leur manquait de l’instrumentation, des techniques et aussi l’audace de s’affranchir pleinement de la fatalité souverainiste, c’est à dire de l’idée que les humains doivent nécessairement se soumettre à quelqu’un, soit qu’une autorité légitimée doit s’imposer à tous, comme une évidence.

Il a y 20 ans, je proposais à ESF la publication du premier ouvrage sur la formation des médiateurs. En cette fin de deuxième décennie du 21ème siècle, je lui ai proposé la publication d’un travail de plus de quarante années : la publication du premier Dictionnaire de la Médiation, avec la médiation professionnelle, l’ingénierie relationnelle, la négociation et le management contributifs. La richesse de cet ouvrage est ma nouvelle contribution à la propagation des connaissances et des compétences que j’ai identifiées et élaborées dans la perspective du paradigme de l’Entente et de l’Entente Sociale.

Voir aussi mon article du 31 janvier sur Linkedin