Ne donnons pas prise : restons libres !

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Nous le savons, le confinement, avec cette obligation de partager un même espace avec nos partenaires, nos parents, nos enfants peut entraîner des disputes, des mésententes voire des conflits.

Est-ce une fatalité ? oui, si l’on considère que le conflit est inhérent à l’être humain, qu’il participe et jalonne la vie des personnes, qu’il est le seul recours quand il s’agit de défendre ses intérêts ou son point de vue.

Non, si l’on considère que le conflit est une conséquence d’un manque de savoir-faire autrement dans un contexte relationnel.

Autrement dit, nous sommes en conflit avec quelqu’un parce que nous avons tenté de faire passer notre message sans colère, sans mots violents mais faute de résultats probants, nous nous mettons en colère et avons des propos violents dans le but de rallier l’autre à notre point de vue, voire de le faire plier pour l’obliger à adopter notre avis, notre solution.

Mais remontons le mécanisme du processus conflictuel pour en trouver l’origine !
Des situations, des événements, des propos arrivent dans notre vie et produisent un effet sur nous, en nous. Parfois ces effets sont agréables, nous remplissent de joie parce qu’ils vont dans le sens de ce que nous attendons. Ils nous conviennent et confortent nos valeurs, nos certitudes, nos croyances et notre point de vue sur la vie.

Mais parfois nous sommes heurtés par ce que nous entendons, ce que nous voyons, ce que nous comprenons, alors les émotions négatives nous envahissent, nous ressentons de la peur, de la colère, de l’humiliation, nous nous sentons déconsidérer…

Arrêtons-nous un instant ! Nous sommes en train de donner prise.

Notre émotion nous joue des tours et nous emporte en dehors de nous-mêmes « je suis hors de moi » dirons-nous. Notre réflexion devient polluée par nos ressentis et nous voila partis à élaborer des stratégies de revanche. Et plus tard, lorsque nous serons redescendus de notre colère nous nous essayerons à lâcher prise.

Ce lâcher prise n’est pas en direction des propos prononcés par l’autre mais bien en direction de l’émotion qui a surgi en nous lorsque les propos ont été prononcés. Lorsque que l’émotion redevient plus acceptable – avec le temps qui passe – alors notre réflexion redevient rationnelle, logique.

Nous pourrions donc faire ce travail de distanciation en amont, avant d’être le jouet de nos émotions, nous interroger sur ce qui suscite en nous tellement de réactivité. Pourquoi quelques mots prononcés nous heurtent au point de changer notre humeur, de dégrader notre relation avec nous-mêmes et conséquemment avec notre entourage ? Quelles sont les valeurs, les certitudes, les convictions remises en cause par les propos de l’autre ? Est-ce que l’autre est responsable des émotions qui montent en nous ?

Emotions que, sur le moment, nous ne savons pas ordonner, prioriser, gérer !

Ce temps de questionnement et de réflexion est salvateur. Il permet de retrouver le chemin de notre raison et donc celui de notre liberté.

En ces temps de confinement imposé avec une stricte limitation de notre liberté de mouvement nous avons grand intérêt à prendre conscience que nous sommes seuls créateurs et défenseurs de notre liberté intérieure !