Entre chien et loup, l’éloge du fatalisme fonctionnel

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Un loup qui n’avait que les os et la peau croisa un Dogue aussi beau que puissant. Il fut un temps, il n’en aurait fait qu’une bouchée ! Hélas son état bien affaibli ne lui permettait plus de telles banalités. Il resta donc humble et l’aborda par un compliment sur son bel embonpoint.

Le Chien lui rétorqua qu’il ne tenait qu’à lui de changer son destin et de le suivre ! Aboyer les passants, flatter ses maîtres lui permettait d’amasser une farandole d’os de poulets et bien d’autres mets délicieux, avec en prime des caresses de satisfaction pour le travail accompli.

Le Loup trouva la proposition à l’instante bien alléchante mais fut interpellé par la présence d’un collier autour du cou du Chien.

Ce dernier tenta d’éluder la question qui le gênait mais face à l’insistance du Loup, indiqua que c’était pour sa parfaite sécurité, que ces maîtres l’attachaient dans sa niche.

Il se crut obligé de rajouter qu’il se sentait parfaitement rassuré d’autant que la longueur de sa corde lui permettait sans encombre de parcourir l’ensemble de la propriété.

A ces mots, le Loup retrouva énergie pour s’enfuir vers les hauts pâturages…

Alors reprenons… faut-il être Loup ou Chien ?

Quelles sont les valeurs que vous identifiez comme prioritaires ?

Le choix est sans doute difficile et parfois aucun choix n’est réellement fait.

Vous vous direz que les choses sont comme elles sont et qu’il est impossible de les changer. Que rien ni personne ne pourra contribuer à ce changement. « on n’y peut rien, c’est comme çà ! » L’immuable tel qu’affirmé, ne serait-il pas en définitive un constat de nos limites ?

Sans s’en rendre compte, chacun peut énoncer ses soumissions à des aspects qu’il considère comme limitants.

Les causes de ces limitations qui peuvent être réelles ou imaginaires, sont vécues comme si contraignantes qu’elles sont créatrices d’une totale impossibilité.

Alors, je vais peut-être vous apporter une information nouvelle : en Médiation Professionnelle, il s’agit du fatalisme fonctionnel qui est à l’origine de blocages, d’entêtements et d’interdits. Il constitue des barrières que nous avons avec nos a priori, nos préjugés, en nous-mêmes et sur nous-mêmes.

Nous verrouillons notre raisonnement et nous nous empêchons de penser. Plus encore, en affirmant « ON est comme çà », nous utilisons un langage dépersonnalisé et nous attribuons aux autres des limites de même nature !

Résultats ?

Nous nous sommes enfermés mais mieux encore, nous enfermons les autres !
Nous ne sommes surtout pas responsables puisque c’est la faute des autres, de la société, du système et bien d’autres ; Nous agissions en parfaite irresponsabilité…

C’est ainsi que par pur fatalisme fonctionnel, le Chien accepta son sort d’esclave bien docile, considérant que son sort était merveilleux puisqu’il ne souffrait de faim et pouvait circuler dans la limite des pourtours de la propriété de ses maîtres…

Tout est question du sens que chacun veut donner à sa vie. Alors je vous repose la question : faut-il être Loup ou Chien ?

Avec la Médiation Professionnelle, subir ou choisir, c’est toujours vous qui déciderez !