RSE, le leurre de la Responsabilité Sociétale des Entreprises

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La Responsabilité Sociétale des Entreprises inspire encore. Mythe, réalité ? Fiction ? Pour travailler sur le sens, l’utilité, l’impact d’une entreprise pour la vie en société (et quoi d’autre d’ailleurs ?), un concept est mis en avant, avec des conditions de plus en plus juridicisée, de plus en plus normée : la RSE.

Michael MARCEAU m’a proposé de faire une présentation de la profession de médiateur en tant qu’acteur dans ce champ d’investigation. Fait, le 2 février. Avec moi, deux témoins : Joëlle THERIN, médiateur professionnelle interne de la Société Florette, et Edith DELBREIL SIKORZINSKI, médiateure professionnelle externe notamment pour la société Sterne.

Que je vous dise, j’ai passé un super moment sur le sujet. Joëlle et Edith ont présenté deux situations différentes : l’une est médiateure professionnelle interne (Joëlle) et l’autre est médiateure professionnelle externe.

C’était pour moi une première sur ce sujet que je porte néanmoins depuis des années. J’ai mis l’accent sur la nécessité :

  • de privilégier l’éthique au droit,
  • de préférer le référentiel de l’entente sociale à celui du contrat social,
  • de choisir la qualité relationnelle plutôt que la préséance juridique,
  • de promouvoir la résolution des différends plutôt que leur gestion,
  • de ne pas déresponsabiliser les petits et grands dirigeants d’entreprise en leur permettant (not. aux dirigeants des grandes entreprises) de se cacher derrière les personnes morales,

J’ai rappelé quelques points essentiels concernant l’histoire qui a débouché sur la RSE, en commençant par l’entreprise citoyenne, et la relation qui existe avec la psychologisation juridicisée des comportements humains au détriment de la formation, avec les RPS ; tout cela correspond à une représentation inopérante mais culpabilisante de notre humanité.

J’ai rappelé que les représentants de l’Etat ont successivement dénoncé la spéculation financière qui génèrent des comportements destructeurs de la vie en société.

J’ai insisté sur la nécessité de promouvoir dans les entreprises la conception d’une contribution sociétale pour en renforcer les fondements éthiques.

J’ai aussi indiqué que le terme sociétal concerne les relations tandis que le social concerne les conditions de vie. Puis, j’ai fait observer que l’usage du terme « sociétal » est une manière de ne pas dire le mot « politique », parce que dire « la responsabilité politique des entreprises » apparait gênant pour les gestionnaires de la vie économique et politique qui veulent en garder l’exclusivité, alors qu’en réalité, sociétal signifie bien politique, au sens initial que nos prédécesseurs de la Grèce utilisaient le mot.

Enfin, j’ai cité la profession de médiateur comme engagée dans la démarche de la Contribution Sociétale. C’est une profession engagée sur l’éthique, l’égalité des droits, la liberté de décision, le paradigme de l’entente. A ce titre, difficile de ne pas constater que cette profession nouvelle, profession du 21ème siècle, apporte une contribution politique, sociétale si l’on veut, sur la manière de vivre ensemble autant que de conduire une gouvernance.

Et ça s’est terminé par une belle démonstration d’intrusion dans une conférence par un ou plusieurs petits malins. Il y a eu diffusion de séquences de dessins animés, piratage du partage d’écran, du micro… C’était quand même drôle, parce que ça arrivait à la fin et quasiment tout était dit, sauf les modalités pour se former à la médiation professionnelle. Mince pour la pub 😉

Retenez quand même que si vous ne voulez pas vous faire pirater votre réunion, ne laissez pas la porte ouverte à tout vent (diffuser un lien sans salle d’attente, c’est la porte et la fenêtre ouvertes pour une intrusion).

Mais, merci Michael, c’était un excellent moment où plus de 200 personnes ont suivi cette conférence. Et plus le temps passait, plus je voyais le compteur des entrées augmenter. Merci à tous de votre intérêt pour la profession de médiateur et sa contribution sociétale (politique, évidemment) éthique.