Apprendre la qualité relationnelle à l’école

0
3035

Retours d’expérience des élèves de CAP Agent de Prévention et de Médiation, Lycée Querbes, Rodez

Le mercredi 2 juin à 10h, les élèves du CAP Agent de Prévention et de Médiation ont participé aux retours sur expérience pour donner suite à la mise en place des outils de la qualité relationnelle, durant leur stage mais aussi pour leur vie quotidienne.

Depuis 2 ans maintenant, les élèves de ce diplôme suivent une sensibilisation à la qualité relationnelle de 2 heures en début de 2nd trimestre et un retour d’expérience en fin de 3ème trimestre.

Lors de la sensibilisation à la qualité relationnelle, les élèves découvrent ce qu’est un conflit, sa définition précise et les invariants. Les PIC y sont disséqués, prêt d’intention, interprétation jugeante, contrainte.

Après la découverte de comment se structure un conflit au regard de l’adversité, leur sont transmis les outils des médiateurs professionnels au regard de l’altérité. La première chose est la définition de la personne, sa légitimité de pensée, sa légitimité d’intention et sa légitimité d’action, ce qui implique aussi sa possible maladresse.

Une fois intégré que la personne est légitime et qu’il est important de le reconnaitre dans sa légitimité, l’outil transmis est le FCR, simple d’aspect, il est ardu à mettre en œuvre et demande de la pratique et de l’accompagnement pour des élèves qui ne suivent que quelques heures de formation avec un médiateur professionnel.

C’est là tout l’intérêt de revenir en fin de 3ème trimestre. Après avoir suivi cette initiation, les élèves avaient pour mission de pratiquer l’identification des PIC, dans un premier temps. Puis de transformer les PIC observés grâce au FCR, au début en gardant pour eux leur travail, puis, petit à petit, de pouvoir formuler à la personne auteure de PIC de sa traduction en FCR.

Le 2 juin donc, ce retour d’expérience était l’occasion de revenir sur leur pratique des outils, l’analyse des situations et le perfectionnement de l’usage des outils.

Les élèves ont, tour à tour, parlé du contexte de leurs pratiques (les stages effectués et les situations précises et les moments de la vie quotidienne). Lors des stages, les situations de tensions relationnelles étaient absentes, et tant mieux pour les élèves. Dans leur vie quotidienne, cependant, après avoir déroulé la pelote, les élèves se sont rendu compte de changement dans leur façon d’aborder les tensions et les oppositions d’idées. Chacun a pu exprimer leur vécu et nous avons pu ensemble analyser les éléments de dégradation relationnelle, les outils utilisés et leur efficacité. Le plus étonnant est que les élèves ne savaient pas qu’ils savaient. Ils ont mis en pratique des outils sans s’en rendre compte. Le résultat pour eux c’est que des situations qui auraient pu poser un problème avant l’initiation ont été abordées en altérité, parfois avec l’intervention d’un tiers, ce qui a facilité la résolution de la situation.

La professeure à la demande de laquelle j’interviens depuis 2 ans a participé aux débats avec un cas pratique. Comment ces outils peuvent ils être utilisés avec des enfants, pour par exemple, mettre des limites sans qu’elles ne soient imposées verticalement.

Les élèves passent leurs examens la semaine prochaine, je leur souhaite la réussite et une bonne continuation.

Cette expérimentation peut être déployée avec n’importe quelle classe, au lycée de préférence, pour transmettre des outils de la qualité relationnelle, parce que, pour paraphraser Mikhael Bakhounine, ma liberté s’étend au travers de celle des autres.